Sébastien Mandron dirige la durabilité chez Worldline, acteur mondial des paiements. Il est également administrateur du C3D, association unique rassemblant 400 directeurs RSE en France et vise à faire monter en compétences les dirigeants grâce à des échanges entre pairs et des experts. Dans ce 3e podcast, il fait le point sur la CSRD : où en sont les entreprises ?
La CSRD : état des lieux
La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) est un cadre réglementaire européen qui structure le reporting extra-financier. Elle pousse les entreprises à innover, comme souvent avec la réglementation en matière de durabilité. Environ 600 rapports RSE ont déjà été publiés en Europe, dont 120 en France et 70 en Allemagne.
Mais si les entreprises de la vague 1 (grands groupes) ont publié leurs rapports, celles des vagues 2 et 3 (ETI, PME) s’interrogent et prennent du retard. Le frein principal n’est pas la volonté, mais la capacité intellectuelle et organisationnelle à s’approprier un cadre aussi technique.
Conseils pour les PME
Premier conseil pour cette catégorie d’entreprise : s’inspirer des concurrents du même secteur qui ont déjà publié. La formalisation est exigeante (des textes très précis), mais la démarche est faisable avec méthode. Attention cependant à ne pas tomber dans un exercice purement déclaratif : la CSRD est utile si elle sert de levier d’action, pas juste de conformité. Il faut éviter l’écueil de ne parler que de simplification en occultant les problèmes et les solutions qui peuvent être mises en place.
Les points clés à retenir
- Le vrai moteur du changement est l’investisseur, plus que la réglementation : il exige des preuves de transformation.
- Le problème climatique ne disparaîtra pas, CSRD ou pas. Les entreprises non alignées risquent la faillite.
- La CSRD n’est pas l’unique voie du progrès, mais elle structure et renforce une dynamique préexistante. Elle est un accélérateur de la décarbonation, en rendant les bilans carbones obligatoires et visibles.
- Nous allons vers une économie du carbone où chaque produit affichera son impact, ex. 80 kg de CO₂ pour une chaise de bureau.
